Je sens l’anxiété chez certain.e.s consultant.e.s : au moment de découvrir les cartes de leur tirage, il y a comme un frémissement, une apnée, puis un imperceptible « ouf » lorsqu’aucune carte redoutée n’apparaît.
Parmi ces cartes qui font brrr… il y a celle qu’on a tendance à appeler La Mort. Or, si vous regardez la photo ci-dessus, vous constaterez que seule la carte de gauche porte le nom Death. Celle du milieu n’a pas de nom : on peut ainsi « l’appeler » Arcane sans nom, comme écrit en toute lettres sur la carte de droite.
Vous allez me dire, même sans nom, elle n’est pas vraiment rassurante… ! Alors observons de plus près la carte du milieu, extraite d’un Tarot de Marseille (1). Ce squelette semble plutôt vivant : couleur chair, il est en pleine action. Et il n’y est pas allé de main morte (!) quand on voit les têtes et les mains qui sont tombées. Il invite ainsi à un grand nettoyage, à un changement radical, à rompre avec tout ce qui nous encombre. Il prépare un changement salutaire : des fleurs (re)poussent à ses pieds.
Des fleurs que l’on retrouve sur le drapeau de la carte de gauche, extraite du tarot anglosaxon Rider-Waite-Smith (2) et sous les crânes de la carte de droite, extraite du très récent Tarot du bien-être (3). Trois façons d’illustrer le même besoin de renouveau !
Je ne livre ici que quelques clefs sur l’Arcane XIII : c’est toujours superficiel de parler d’une carte sans un contexte. Dans un tirage, une carte ne se lit jamais seule, elle fait sens avec les cartes qui l’entourent et elle fait sens avec et pour le/la consultant.e.
Pour aller plus loin, lire : Travailler avec les cartes qui font peur
(1) Tarot de Marseille de Pierre Madenié, 1709 (Coffret Le tarot pas à pas, Ed. Dervy, 2018)
(2) Tarot Rider-Waite-Smith, 1910 (U.S. Games Systems 1971, régulièrement réédité)
(3) Le Tarot du bien-être de Claire Goodchild (Ed. First, 2019)